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Retraites : Gabriel Attal propose un système universel

L'ex-Premier ministre et secrétaire général de Renaissance va déposer une proposition de loi reprenant la réforme conçue par le parti, pour "un système universel, clair et compréhensible". Le point. 

Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance. © AFP
Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance. © AFP

https://www.lagazettefrance.fr...Comment enjamber le débat sur la suspension de la réforme des retraites ? Contraint d'avaliser une remise en cause de son bilan, le parti Renaissance entend soumettre sa propre réforme, illustration d'une position inconfortable entre la nécessaire stabilité de l'exécutif et la volonté de se projeter dans l'après-Macron. L'ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui a entamé un large travail d'inventaire du macronisme au pouvoir, voit dans le vote de la suspension "un épisode supplémentaire du débat sans fin infligé aux Français depuis des décennies".

Système universel

Sans nourrir d'illusion sur la possibilité d'une adoption d'ici l'élection présidentielle, Renaissance va ainsi déposer une proposition de loi pour "un système universel, clair et compréhensible". Elle sera versée au débat via un amendement au projet de loi de finances."On fera progressivement converger les différents régimes, de telle sorte qu'un euro cotisé ouvre les mêmes droits, que l'on soit salarié, fonctionnaire ou indépendant", a expliqué M. Attal. Ce nouveau système ferait disparaître l'âge légal de départ "devenu un non-sens". "Chacun sera libre de choisir le moment où il part. On ne fixe qu'une condition : il faudra un montant minimal de pension de retraite à atteindre pour pouvoir liquider sa retraite".

"L'État doit fixer un cadre, des objectifs, et les paramètres (durée et montant de cotisation, NDLR), eux, doivent être déterminés par les partenaires sociaux en suivant une règle d'or budgétaire. Cette règle d'or sera très fermement inscrite, incontournable, c'est l'équilibre financier du système", a précisé M. Attal. Ce système devra inciter à une part de capitalisation mais sans la rendre obligatoire, a par ailleurs indiqué l'ancien locataire de Matignon âgé de 36 ans. Avec la création d'un "fonds de capitalisation à la naissance" dans le cadre duquel chaque enfant recevrait 1.000 euros versés par l'État, placés sur un compte de capitalisation.

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Quid du vote sur la suspension

"Pour les gens, la suspension de la réforme est actée" et "on ne peut pas faire dérailler le truc", estimait récemment un dirigeant de Renaissance. Gabriel Attal a plaidé pour l'abstention, lundi soir en réunion de groupe. "Certains souhaitent voter contre la suspension tout en soutenant le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale, ndlr). D'autres pensent qu'il faut s'abstenir pour marquer le compromis. Le Premier ministre a semblé favorable à une abstention, qui permettrait de défendre notre projet sans bloquer le compromis", avait-il expliqué dans la journée. "Il y aura de l'abstention en grande majorité, quelques pour et quelques contre", anticipe une source gouvernementale, qui table sur une position similaire au MoDem, tandis que les députés Horizons, le parti d’Édouard Philippe, devraient voter contre.

Attal tourné vers l'Élysée

"L'objectif premier est d'ouvrir le débat dans la société", explique M. Attal, résolument tourné vers l'Élysée. "Il n'y a aucune vraie dynamique politique qui puisse s'installer d'ici aux municipales. Il faut survivre, jusqu'au moment où les gens rentreront dans le débat de la présidentielle", théorisait-on récemment au sommet du parti. 

Plus globalement, l'heure est à l'introspection chez les macronistes. Voire aux règlements de compte. Dimanche, l'ancien ministre de l'Économie Bruno Le Maire a réaffirmé avoir alerté Emmanuel Macron sur le dérapage des comptes publics, plaidant en vain pour un budget rectificatif au printemps 2024, avant la dissolution de l'Assemblée nationale. Après cinq ans de règne sans partage, deux ans de majorité relative et deux Premiers ministres éconduits depuis la dissolution, les soutiens du président n'ont guère le choix : si, avec la nomination et la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, ils ont conservé la plupart des leviers gouvernementaux et évité la censure immédiate, le prix à payer, fixé par le Parti socialiste, est élevé. Et comprend la fameuse suspension jusqu'à la présidentielle de la réforme Borne, examinée par l'Assemblée mercredi. 

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