Lincet met la RSE au cœur de son fromage

« On a souhaité formaliser toutes les démarches RSE déjà initiées ou en cours dans l’entreprise ». Mathilde Lincet est à la tête de l’entreprise familiale avec son frère. Fromager de longue date, Lincet travaille avec une cinquantaine de producteurs de lait et par rebond, avec la nature. Déjà en 1999, la fromagerie mettait en place un système de réutilisation des eaux usées sur son site dans l’Yonne. La PME a ainsi écrit sa charte intitulée « Lait Demain » pour recenser les actions existantes et pouvoir identifier celles à envisager dans les années à venir.

La fromagerie Lincet vise ainsi la labellisation PME + attribuée par la FEEF, la fédération des entreprises et entrepreneurs de France. « Nous sommes audités tous les ans pour mieux suivre et évaluer notre maturité. Le label prend en compte les mêmes volets que notre charte : l’humain, l’environnement, la qualité et l’économie. » Obtenu en 2021 – 2022 avec un résultat de 82 %, la PME vient de recevoir ses résultats pour 2024-2025 et se réjouit d’avoir obtenu 84 %. « Les démarches engagées prennent du temps avant d’être valorisées dans l’audit. »

Le site de Brochon en réflexion

La démarche a été pleinement à l’œuvre en 2018 avec des actions existantes et d’autres à venir. « Nous avons un projet de construction de lagune à deux kilomètres du siège afin de stocker l’eau que nous allons nettoyer et renvoyer afin qu’elle soit utilisée pour l’épandage agricole. »

En Côte-d’Or, à Brochon précisément, Lincet a engagé un travail d’optimisation de l’énergie et diminué la quantité d’eau utilisée en adaptant son système de lavage par l’intermédiaire d’une lessive moins mousseuse. « Cela représente 10 % d’eau en moins. » Comme dans l’Yonne, le groupe prévoit d’installer un système pour l’épandage agricole. « Nous avons des projets autour de l’atelier de Brochon qui intègreront un travail sur l’eau et une modernisation de l’outil de production afin de réduire les consommations d’énergie. »

Une chaine impliquée

Le fromager réfléchit également à des actions plus éloignées de son outil de production direct. Lincet porte, en concertation avec ses éleveurs, l’ambition d’une alimentation 100 % française pour les vaches laitières. « Nous sommes en moyenne à 85 % du fait du soja qui vient principalement de l’étranger. Nous cherchons donc à le remplacer, ce que font déjà les trois quarts de nos éleveurs. Nous attendons qu’ils soient tous engagés dans la démarche pour l’intégrer à la labellisation. »

La PME pense également à ses salariés avec, par exemple, des petits déjeuners à partir de produits locaux. Une façon de créer du lien entre les équipes et les nouvelles recrues. Après avoir expérimenté le concept sur son site dans l’Yonne, elle prévoit de l’étendre à la Côte-d’Or. « Nous proposerons aussi des échauffements aux équipes de Brochon pour éviter les blessures et les troubles musculosquelettiques. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert