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Handicap : Un job dating inclusif pour la première fois dans l'Aisne

Cap Emploi, France Travail, la Mission locale de Laon et le club «Les entreprises s'engagent» de l'Aisne viennent d'organiser pour la première fois dans le département un job dating inclusif à destination des demandeurs d'emploi handicapés. L'événement a eu lieu à Laon le 12 juin et a réuni une cinquantaine de participants dont onze entreprises. Le matin, les participants ont fait du sport ensemble sans savoir qui était recruteur ou candidat avant de passer au job dating l'après-midi.

Youssef El Grimat, directeur de France Travail Laon a accueilli les participants jeudi 12 juin.
Youssef El Grimat, directeur de France Travail Laon a accueilli les participants jeudi 12 juin.

Un handijobdating sur le modèle du «Stade vers l'emploi». Le concept né dans les Hauts-de-France et qui invite les demandeurs d'emploi et les recruteurs à se mélanger de façon anonyme le matin pour faire du sport et déjeuner ensemble avant la levée de l'anonymat et l'organisation d'entretiens de job dating l'après-midi, a été décliné pour les demandeurs d'emploi handicapés. Sur le même modèle, Cap Emploi Aisne, France Travail, la Mission locale et le club «Les entreprises s'engagent» ont souhaité organiser pour la première fois ce type d'événement à destination des demandeurs d'emploi en situation de handicap. Une façon de promouvoir de façon marquée l'inclusion par le travail. Le parcours de Marie Delatour, paratriathlète saint-quentinoise ayant porté la flamme olympique l'an dernier, a aussi été évoqué à travers un film vidéo et le partenariat mis en place avec le groupe Blondel.

Des candidats motivés

«L'idée est de sensibiliser les entreprises et de faire un focus, précise Youssef El Grimat, directeur de l'agence France Travail de Laon. Si on avait intégré ces personnes au Stade pour l'emploi «classique», le nature aurait pu reprendre le dessus et un employeur qui aurait sympathisé avec deux personnes, prendrait peut-être la personne qui n'a pas de handicap et pour laquelle il n'y aura pas besoin d'adapter le poste de travail par exemple. Et puis, les entreprises présentes aujourd'hui sont vraiment dans l'optique de recruter des personnes handicapées, la démarche est déjà différente».

Une cinquantaine de personnes dont onze recruteurs venus des entreprises Camille Fournet, Carrefour, Fruits Rouges & Co, la Sécurité sociale, Cap Intérim ou encore la mairie de Laon, a répondu présent. Ils ont participé à diverses activités rendues populaires lors des Jeux Paralympiques comme le rugby fauteuil, la boccia, le volley assis ou encore la sarbacane. Côté candidats à l'emploi, seulement deux personnes ont manqué à l'appel, signe de la grande motivation générale. «Intégrer des travailleurs handicapés dans une entreprise peut parfois créer une certaine dynamique parce que les autres salariés se rendent compte que le nouvel arrivant se démène et se montre courageux pour travailler malgré son handicap visible ou invisible et les autres salariés peuvent avoir un regain de motivation en se disant qu'ils ont moins le droit de se plaindre devant la difficulté de leurs tâches», souligne le directeur de France Travail.

L'Aisne dynamique sur la question de l'accessibilité

L'événement souligne aussi que l'Aisne et son monde des entreprises bougent sur ces questions. «Dans notre département, il y a beaucoup de dynamisme au niveau du handicap, cela a été mis en valeur récemment lors d'une réunion autour du Premier ministre à Paris, illustre Carine Roussel, sous-préfète de Soissons, venue spécialement à Laon sous sa casquette de référente départementale handicap et inclusion. Ce qui est fait à Saint-Quentin par exemple pour l'accessibilité générale de la ville a été souligné et les initiatives prises sont identifiées». La référente sent un monde économique réceptif à la question de l'inclusion. «Il faut ouvrir les entreprises à ces questions et si elles ont des réticences ou inquiétudes, nous sommes là pour les accompagner, explique Carine Roussel. Les ESAT, c'est bien mais cela reste des milieux protégés pour les travailleurs handicapés, ce qui est encore mieux, c'est le droit commun comme on dit, c'est qu'ils puissent entrer dans le monde de l'entreprise».

S'il reste encore beaucoup à faire, les acteurs de l'emploi, de l'inclusion, les élus, travaillent donc sur ces questions, notamment au sein des comités locaux pour l'emploi. «L'objectif est que le monde du travail s'ouvre davantage, il y a de très grosses entreprises qui alignent fièrement 4 ou 5 travailleurs handicapés mais c'est trop peu au regard de leurs effectifs, précise Carine Roussel. Les employeurs veulent d'abord des gens motivés et ils vont en trouver chez les travailleurs handicapés parce que travailler est pour eux hyper important, ils veulent se sentir intégrés et fatigués comme tout le monde par leur journée de travail». Reste désormais à décupler ce type d'événement de recrutement un peu partout dans le département, en lien avec le tissu économique local.