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Pour son attractivité, la Vallée Dorée travaille sur la mobilité

La communauté de communes porte une ambitieuse politique de mobilité alliant modes doux et transports collectifs. Une stratégie qui renforce son attractivité tout en facilitant le quotidien des usagers.

Laëtitia Coquelle et Olivier Ferreira. © Aletheia Press / D. La Phung
Laëtitia Coquelle et Olivier Ferreira. © Aletheia Press / D. La Phung

«Ce que nous voulons c’est améliorer la praticité du territoire et donc son attractivité. D’ailleurs, les entreprises comme la Mission locale attendent avec impatience le déploiement de ces services». Laëtitia Coquelle, maire de Liancourt, est conseillère communautaire en charge des mobilités, au sein de la Vallée Dorée. Elle porte, avec les autres élus, un projet qui relève d'une importance particulière dans un territoire à dominante rurale, comptant 24 236 habitants pour dix communes.

Un projet construit dans le cadre du schéma de cohérence territoriale (SCOT) adopté en 2022 qui mise sur des équipements favorisant des déplacements sécurisés et décarbonés. «La voiture reste un outil indispensable pour beaucoup d’habitants, c’est une réalité. Mais notre volonté est de pouvoir proposer au plus grand nombre des alternatives», explique Olivier Ferreira, président de la communauté de communes de la Vallée Dorée.

Partis d’une feuille blanche, les élus du conseil communautaire ont acté – après consultation des habitants et des acteurs locaux – la création de trois voies douces et d’une nouvelle offre de transport en commun. Des projets d’ampleur qui s’inscrivent dans une stratégie de long terme. «Ce qui nous guide aujourd’hui, c’est l’intérêt général», insiste Laëtitia Coquelle.

Des voies douces réservées aux piétons et aux cyclistes

Convaincue par la nécessité de réduire les trajets en voiture, la collectivité a travaillé sur le tracé de trois voies réservées aux piétons et aux cyclistes. «Nous avons répertorié tous les points d’intérêt dans les différentes communes, dans l’idée de les relier par des modes doux. Tout l’enjeu ici est de connecter le nord et le sud, c’est-à-dire la gare de Creil et la gare de Clermont», précise Olivier Ferreira. Le premier axe, reliant Laigneville à Cauffry, a été réalisé en 2023 pour un coût total de 858 000 euros HT, dont 600 000 euros pris en charge par le FEDER.

Le second, qui part de la piscine de Liancourt pour rejoindre le parc Chédeville de Mogneville, sera finalisé d’ici la fin de l’année pour un investissement de 455 000 euros, subventionné à hauteur de 55% par la Région et le Département. Le troisième, qui doit raccorder Bailleval, Rantigny et Liancourt, plus complexe techniquement, sera réalisé dans un second temps.

«Avec ces voies vertes, nous avons répondu à une réelle demande, puisque leur fréquentation ne cesse d’augmenter. Les habitants peuvent désormais se déplacer à pied ou à vélo, en toute sécurité» observe Laëtitia Coquelle. «La question de la mobilité est transversale : elle permet d’aborder la pratique du sport, la santé… Nous espérons que ces outils induiront aussi progressivement un changement d’habitudes», complète Olivier Ferreira.

Une offre de transport en commun enrichie

En parallèle, la collectivité, qui a réintégré la compétence mobilité depuis 2020, a aussi planché sur la création d’un nouveau service de transport en commun. Baptisé Libellule et accessible dès février 2026, celui-ci se décline en deux volets. Le premier, est une ligne fixe qui vient renforcer l’offre existante. «La liaison régionale qui va de la gare de Creil à celle de Clermont fonctionne très bien, il n’y avait donc pas de raison de la modifier. Nous avons décidé de prolonger la seconde ligne, qui, aujourd’hui, ne correspond pas aux besoins des habitants, en intégrant des arrêts à des points d’intérêt communautaires», résume Olivier Ferreira. Cette dernière ira de la zone commerciale Kuom-Intermarché de Cauffry jusqu’à l’hôpital Paul Doumer de Liancourt.

«Le ticket coûtera un euro par jour, de minuit à minuit. L’usager pourra voyager autant de fois qu’il veut. L’abonnement mensuel sera à 18 euros, avec des tarifs spéciaux pour les moins de 26 ans, les plus de 60 ans ou encore les bénéficiaires de la CSS», indique Marlène Robiche, chargée de projet mobilité au sein de la Vallée Dorée.

Une solution pour les communes plus rurales

Le second volet répond quant à lui aux problématiques rencontrées par les communes plus rurales. «Notre politique en matière de mobilité doit profiter à tous. Il était hors de question d’exclure une partie de la population, d’où notre choix de compléter les lignes fixes par un transport à la demande», explique Laëtitia Coquelle. 

Les usagers pourront réserver leur trajet à l’avance – jusqu’à la veille au soir – depuis la plateforme Oise Mobilité. Ils seront pris en charge à l’abribus le plus proche de chez eux et pourront rejoindre la dorsale régionale ou l’un des dix sites d’intérêt communautaire. «L’aller-retour coûtera un euro et il sera possible de décorréler les trajets : l’utilisateur pourra, par exemple, prendre l’un des deux minibus le mardi matin et effectuer le trajet en sens inverse le lundi suivant», détaille Marlène Robiche.

Le bureau d’études ayant accompagné la communauté de communes a estimé le fonctionnement de la ligne régulière et du transport à la demande à 540 000 euros par an. Un coût financé majoritairement par la fiscalité mais aussi par le versement mobilité, acquitté par toutes les entreprises de plus de dix salariés. «Nous savons que nous n’atteindrons pas l’équilibre financier dans l’immédiat. Nous sommes bien décidés à laisser du temps à ce service pour s’installer. L’objectif ici est d’apporter du service public aux habitants pour mieux irriguer le territoire et donc lui permettre de se développer», conclut Olivier Ferreira.