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Première COP en Amazonie, les chefs d'Etat au Brésil

Les dirigeants d'une partie du monde se retrouvent ce jeudi à Belém, au Brésil, pour tenter de sauver la lutte en faveur du climat, menacée par les tensions internationales et le retrait américain.

La COP30 est la première conférence climatique de l'ONU organisée en Amazonie. © Thomas MORFIN
La COP30 est la première conférence climatique de l'ONU organisée en Amazonie. © Thomas MORFIN

Les dirigeants d'une partie du monde se retrouvent ce jeudi 6 novembre à Belém, au Brésil, pour tenter de sauver la lutte en faveur du climat, menacée par les divisions, les tensions internationales et le retrait américain. Une cinquantaine de chefs d'Etats et de gouvernements ont répondu à l'invitation du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva de se rendre dans cette ville fluviale de l'Amazonie en prélude à la 30e conférence sur le climat de l'ONU, la COP30 (10-21 novembre)

Jamais la ville de quelque 1,4 million d'habitants, dont la moitié vivent dans des favelas, n'avait accueilli un tel événement international, et les autorités fédérales et du Para ont investi pour rénover ou construire des infrastructures. Environ 10.000 agents des forces de l'ordre ont été mobilisés, auxquels s'ajoutent 7.500 militaires déployés spécialement.

Assez parlé

Pour la présidence brésilienne, l'objectif est de sauver la coopération internationale dix ans après l'accord de Paris, dont l'ONU admet désormais officiellement que l'objectif de réchauffement de 1,5 degrés par rapport à la période préindustrielle sera franchi ces prochaines années. Le Brésil ne cherchera pas de nouvelles décisions emblématiques à Belém, mais veut que la COP30 inscrive dans le marbre des engagements concrets et organise un suivi des promesses du passé, par exemple sur le développement des renouvelables. "Assez parlé, il est maintenant temps de mettre en œuvre ce dont nous sommes convenus", a lancé Lula. Le Brésil lancera jeudi un fonds dédié à la protection des forêts (TFFF) ainsi qu'un engagement à quadrupler la production de carburants durables. Plusieurs pays veulent aussi élargir les engagements à baisser les émissions de méthane, un gaz très réchauffant.

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Prince William

170 participent à la COP30, mais les Etats-Unis, deuxième pollueur mondial, n'enverront pas de délégation, au soulagement de ceux qui craignaient que l'administration Trump vienne faire de l'obstruction, comme récemment pour couler un plan mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre du transport maritime.

Côté européen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le prince William s'exprimeront jeudi et vendredi. La plupart des dirigeants du G20, dont Chine et Inde, seront absents.

Pas de la charité

Une partie du monde en développement reste sur sa faim après l'accord arraché dans la douleur l'an dernier à Bakou sur la finance climatique et veut remettre le sujet sur la table. L'Union européenne ou les petits Etats insulaires (Aosis) veulent surtout aller plus loin dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en s'attaquant aux énergies fossiles.

Le Brésil, qui se veut un pont entre Nord et Sud, n'est pas exempt de paradoxes, après un feu vert donné à l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie.

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