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L'aéroport Amiens - Henry Potez règle l'altimètre

L'aéroport international Amiens – Henry Potez était le plus jeune aéroport de France à sa création en 2008. Près de 18 ans plus tard, il se renouvelle et son directeur Arnaud Soulet organise la diversification de ses activités : les vols d'affaires et de tourisme, le fret national et international, l'agrandissement du parking couvert pour petits avions, l'ouverture d'un restaurant et l'installation de panneaux photovoltaïques.

Le directeur Arnaud Soulet dans la tour de l'aéroport international Amiens – Henry Potez. © Cyrille Struy
Le directeur Arnaud Soulet dans la tour de l'aéroport international Amiens – Henry Potez. © Cyrille Struy

L'aéroport international Amiens – Henry Potez est né de l'histoire et du développement de l'industrie aéronautique à Albert – Méaulte, dans le sillage d'Airbus Atlantic et de la fabrication de l'A380. Le territoire s'est alors doté d'une piste pouvant accueillir le Beluga XL, l'avioncargo d'Airbus pour des opérations de chargements – déchargements, indispensables à la survie de l'entreprise. L'aéroport se situe maintenant au coeur de l'écosystème économique et industriel du Pays du Coquelicot, construit sur 178 hectares, il possède une piste en dur de 2 200 mètres de long sur 45 mètres de large, ainsi qu'une piste en herbe de 1 000 mètres de long sur 80 mètres de large. Le Beluga vient s'y poser deux à trois fois par semaine, Airbus reste le plus gros client de l'aéroport, cela d'autant plus que les cadences de fabrication de l'A350 et l'A330 vont augmenter.

Le Beluga XL d'Airbus, attraction des avions sur la piste amiénoise. © Aéroport international Amiens – Henry Potez.

Mais l'activité de l'infrastructure ne se limite pas à la seule présence d'Airbus, bien d'autres mouvements s'y opèrent, l'aéroport tend même à se diversifier et à se développer. «Nous avons une multitude de petits clients, confirme le directeur Arnaud Soulet, l'aéroport dispose surtout de nombreux atouts pour pouvoir utiliser pleinement l'outil. Il est ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, il est doté de tous les équipements nécessaires en matière de sûreté et de service aéroportuaire. Il est l'un des cinq aéroports douaniers des Hauts-de-France, le seul dans la Somme, ajoute-t-il. Cet équipement est, in fine, la porte d'entrée d'Amiens située à 28 km, et de l'ensemble des grands axes internationaux que sont l'A1, l'A29, l'A16, le canal Seine-Nord Europe ou la gare TGV».

Le back up de l'aéroport du Bourget

Fort de ces atouts, l'aéroport accueille de l'aviation d'affaires, de fret et de tourisme. Arnaud Soulet y voit trois activités complémentaires qu'il cherche donc à développer : «Le fret peut grossir avec la présence de grandes entreprises comme Amazon à Boves par exemple, il peut aussi se faire avec l'international et notamment la Grande-Bretagne. Des vols touristiques ont déjà été organisés depuis 2019 avec des vols charters vers la Corse, la Sardaigne, le Monténégro, la Laponie ou la Sicile. Il y a certes des demandes, nous en faisons une dizaine par an et nous continuerons pour que les Tours opérateurs mettent Amiens sur la carte, mais ce n'est pas avec cette activité que l'aéroport gagnera de l'argent. Il n'a pas vocation à devenir comme Beauvais, cela impliquerait également des nuisances dont le territoire n'a pas envie». Le directeur précise par ailleurs que «l'aviation d'affaires et le tourisme industriel peuvent être développés, des équipes professionnelles de football par exemple utilisent régulièrement la piste pour leurs déplacements nationaux. Amiens – Henry Potez est déjà un back up du Bourget qui est pour sa part saturé, nous recevons énormément de demandes, il y a un besoin d'hébergement d'avions en places sécurisées».

La structure est en revanche actuellement trop limitée en nombre de places couvertes, elle peut accueillir huit petits avions, l'ambition est donc de doubler voire de tripler la surface d'ici à cinq ans, pour un investissement d'environ cinq millions d'euros. Dans cette dynamique, l'aéroport international Amiens – Henry Potez a amorcé sa mue, par la rénovation de ses bâtiments en premier lieu. La construction d'un restaurant à côté de l'aérogare a également été actée, «à l'étage avec vue sur la piste et rooftop, confie Arnaud Soulet. L'idée est de proposer 30 à 80 couverts, nous pourrons y organiser en même temps des séminaires». L'autre grand projet qui suivra sera alors l'installation de panneaux photovoltaïques sur 14 hectares, un équipement apportant une source de revenus et participant à la création d'énergies renouvelables : «L'appel d'offre est en cours, beaucoup de sociétés se sont positionnées, souligne le directeur. Le choix sera fait dans le courant de cette année 2025, les dossiers prendront ensuite trois à quatre ans pour être opérationnels».

La piste mesure 2 200 mètres de long sur 45 mètres de large. © Cyrille Struy

En chiffres

2 500 passagers en 2024
1 300 tonnes de fret/cargo en 2024
178 hectares au total

Les événements à venir

100% chute libre : 28 et 29 juin / 13 et 14 septembre
Meeting aérien international : 23 et 24 août
Fête de l'aviation : 27 septembre