En pierre et passive : à Licques, inauguration d’une maison de Pays

C’est une grande et plate bâtisse faite de pierres qui est venue se loger en contrebas de la départementale qui traverse Licques. La Communauté de communes du Pays d’Opale (CCPO) inaugurait son dernier projet le 7 juin dernier : une maison de pays où se rejoignent plusieurs services publics et plusieurs opérateurs qui partagent un espace original et réputé énergétiquement passif.

Discret, aux formes parfois arrondies, l’ensemble du bâti se décompose en deux carrés sans étage qui s’enchâssent : relais petite-enfance, accueil parents-enfants, ludothèque, médiathèque, espace de jeux extérieur, France Services, antenne de l’école intercommunale remplissent les espaces.

Des pierres de Marquise

Le cabinet d’architecte valenciennois Tandem+ devait inscrire très profondément le projet dans son environnement : l’intégration paysagère est idoine et la construction repose sur de la pierre dont l’utilisation avait quasiment disparue pour ce type de bâtiment. Disponible à une vingtaine de kilomètres, les constructeurs ont utilisé les pierres des Carrières de la Vallée Heureuse (CVH) à Marquise. «Ici, il y a 2 500 blocs numérotés. C’est une immense satisfaction de voir le résultat et de voir cet attachement au territoire et à ceux qui y travaillent», s’émeut Thaddée Hénaux, président de CVH.

Il a fallu aussi briefer l’entreprise de maçonnerie Novebat pour la pose : «Ce sont des bûches de 35 cm d’épaisseur sur la façade et de 25 cm en intérieur ; certaines sont longues de 60 cm, d’autres jusqu'à 160 cm. C’est la densité des pierres qui fait l’isolation», explique Hervé Bailly, chef de chantier de la société qui s’est appuyé sur une araignée-porteuse pour la manipulation des blocs.

Un équipement attendu depuis plus de 20 ans

La pierre est adroitement mêlée au bois et au verre, si l’on exclut les menuiseries en PVC. Charpente et plafond redondent avec les pierres apparentes. Le bâtiment est conçu sur une surface de 1 200 m² ; le foncier regroupe trois parcelles pour moins de quatre hectares.

Et il aura fallu du temps pour que ce projet aboutisse : «On en parle depuis 2002» sourit Brigitte Havard, maire de Licques et vice-présidente de la CCPO. Sa commune a acquis le terrain pour le rétrocéder à la communauté de communes. Puis a pris patience... La collectivité territoriale a dépensé plus de 5 millions d’euros pour ce bâtiment «tant attendu», renchérit Ludovic Loquet, président du Pays d’Opale.

Un équipement adapté en milieu rural

L'équipement s’inscrit dans un bassin de vie de 30 000 habitants ruraux. Leurs enfants pourront bénéficier de 16 places à l’espace Maternelles et auront accès aux services de l’État. Pour concrétiser ce projet, tous les partenaires ont mis la main à la poche : d’abord le Conseil régional avec un million d’euros. «Nous avions lancé la première pierre il y a trois ans», se souvient Laurence Charpentier, conseillère régionale et première adjointe au maire de Guines ; «le Pays de Licques est le territoire le plus éloigné des aires urbaines, il était normal qu’il soit équipé» ajoute-t-elle.

Présent lors de l'inauguration, le président du Conseil départemental Jean-Claude Leroy a souligné combien ce «bâtiment aura valeur de référence». 400 000 euros ont été alloués à ce projet côté département. La Caisse d'allocations familiales (CAF) a abondé pour 371 000 euros tandis que l’État a déboursé près de 900 000 euros. Ainsi, le Pays d’Opale portera 44% de la dépense de l’équipement.